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Impact “positif” pour la biodiversité ?
Résumé de l’épisode précédent : les aménagements prévus n’auraient aucun impact environnemental puisque, contre toute probabilité, ils sont supposés ne pas augmenter le trafic sur la RD 1075. Dès lors, le dossier se concentre uniquement sur les destructions directement liées au chantier (1).
Zones sensibles et traversées de faune : circulez, il n’y a rien à voir ?
L’impact de la RD est censé ne pas augmenter dans les territoires riches et fragiles qu’elle traverse ou longe (par exemple le site Natura 2000 de la Tuffière du Vercors). Pourtant, la perturbation d’une telle route (2) est considérée comme forte à 250 m, et moyenne à 1 km. La RD coupe aussi de nombreux corridors écologiques, provoquant des traversées à risque pour les espèces qui les empruntent. Mais là encore, « pas d’impact notable » puisque ni l’élargissement des voies ni l’augmentation de la vitesse des véhicules ne sont pris en compte.
Une seule page pour le climat
Les effets sur le climat se résument aux tonnes de CO2 directement rejetées par la destruction des milieux. Et parmi eux, seule la forêt est prise en compte, pas les prairies et les sols qui pourtant stockent massivement du carbone. Quant aux GES émis par le chantier, silence sur la consommation des engins, l’extraction et le transport de 500 000 tonnes de remblai, etc.
Tant pis pour les sols et pour les eaux ?
Malgré les fossés et les bassins prévus, les polluants générés par les moteurs et les pneus puis lessivés par les pluies ne seraient collectés que partiellement (et que deviennent ensuite les dépôts accumulés ?). De plus, une grande partie des polluants est en fait projetée jusqu’à 160 m des routes, et une autre retombe encore plus loin après un passage dans les airs. Pour cela, rien de prévu.
Politique d’inattention
Concernant les destructions engendrées par les travaux, les mesures – obligatoires – sont basées sur une sous-évaluation systématique des surfaces ou des individus menacés. Le buplèvre à feuilles rondes, pourtant en danger au niveau régional, passe ainsi à la trappe.
Mesures d’évitement et de réduction prévues : à chacun·e d’en juger
- rubalises pour que les engins de travaux contournent les plantes rares ;
- abattage des arbres préconisé pendant l’hibernation des chauves-souris ;
- transplantation de plantes, sans que l’on sache où, et à la place de quoi ;
- haies basses et gazon pour permettre aux automobilistes de profiter du paysage ;
- pour limiter l’écrasement des animaux, fauche des bas-côtés qui pourraient servir de refuge ;
- ouvrages de franchissement pour la faune : ni le nombre, ni l’emplacement ne sont définis ;
- suivi consistant à aller observer et à faire un rapport, sans intervention en cas de constat d’échec.
Mesures compensatoires : créer ailleurs (où ?) des habitats potentiellement favorables
Pour les plantes, cela n’en concerne que 4 : 5 autres ont disparu, pourtant considérées « à enjeu ». Et on ignore la surface et la localisation de ces habitats, ainsi que des bois qu’on laisserait sans intervention pour compenser l’abattage de vieux arbres.
1 - Version consultée de mars 2021 2 - tableau p.38 de la pièce B.03