23 avril 2021

La Communauté de communes du Trièves vient de décider de vendre un bâtiment près de la gare pour financer une « maison de pays »… sur le bord de la RD1075 ! Les Lichens demandent à la collectivité de revenir sur sa décision. Pour se faire entendre, ils appellent à un petit-déjeuner de protestation en plein-air.

Communiqué - vendredi 23 avril 2021

  C’est devenu une sorte de rituel : depuis que le collectif des Lichens a lancé le débat sur la pertinence des travaux sur la RD 1075, on lui reproche d’ « opposer la route et le train ». Du côté de la droite, le Département affirme dans un communiqué du 19 février 2021 : « Ces militants politiques opposent de manière fallacieuse le train et la route qui ne répondent pourtant pas aux mêmes usages. Il s’agit de deux infrastructures parfaitement complémentaires auxquelles le Département est particulièrement attaché ». Du côté de la gauche, citons les élu·es de Mens, qui dans une réponse au collectif datée de décembre 2020, lui faisaient la leçon : « Pourquoi vouloir opposer de manière manichéenne des aménagements de la RD 1075, qui seraient inutiles, à ceux de la voie ferrée Grenoble-Veynes, qui seuls seraient vertueux ? Si la priorité doit être accordée aux transports collectifs, train en tête, il n'y a pas lieu de stigmatiser l'ensemble des aménagements routiers ».  

Vote à l’unanimité

Le problème, c’est que tout en parlant de « complémentarité », les collectivités sabotent le ferroviaire. Inutile de revenir sur la disproportion entre les moyens débloqués par le Département sur 32 km de route (57 millions d’euros) et ceux chichement saupoudrés sur le rail (2 millions d’euros pour 110 km). Le sabotage du ferroviaire est désormais assuré au niveau local, modestement, mais efficacement, par la Communauté de communes du Trièves (CCT). Le 1er février 2021, le président de la CCT proposait à l’assemblée plénière de procéder à la « mise en vente » d’une maison située juste à côté de la gare, « afin de financer des programmes d’investissement de la communauté de communes », parmi lesquels la « Maison de pays à Clelles », où seront vendus des produits locaux. D'une seule voix, l’assemblée décidait de la vente « à l’unanimité ». Où se situera la « maison de pays » ainsi financée ? « Le long de la RD1075 » pardi !   Le fameux climat de la gare de Clelles suffira-t-il à faire fuir les acheteurs ?   

Faire la maison de pays près de la gare

Paradoxe, au moment où la CCT cherche à se débarrasser de son bien près de la gare, elle participe à une étude qui démarre sur la « valorisation du potentiel de développement des territoires autour de la ligne ferroviaire Grenoble-Gap ». Au programme notamment, « Envisager de nouveaux aménagements et services dans les secteurs gares ». Lors du comité de pilotage de cette étude le 4 mars 2021, le président de la CCT Jérôme Fauconnier s’est dit « très heureux que cette étude puisse être lancée et que la thématique du dynamisme autour de cette ligne puisse être abordée ». Que de beaux mots ! Mais que les actes viennent contredire ! La cohérence voudrait que la collectivité garde le bâtiment près de la gare pour y nicher la maison de pays. Les piétons qui sortent du train pourraient s’y rendre, et les voitures aussi, avec une signalétique appropriée, comme elles le font abondamment à la Laiterie du Mont-Aiguille toute proche. Si ce n’est pas la maison de pays elle-même, tant de projets pourraient se tenir dans un lieu si propice ! Au lieu de suivre l’exemple ambitieux de Veynes, qui vient de rouvrir son buffet de la gare, la CCT s’apprête à privatiser les lieux pour grappiller quelques dizaines de milliers d’euros.  

Petit déjeuner en plein-air

Que la droite (toujours à la tête de la CCT) tienne de beaux discours sur le train en privilégiant la bagnole, on a l’habitude. Mais que les élu-es à tendance écologiste qui participent à la CCT lui emboîtent le pas, voilà qui est plus triste. La vente du bâtiment est prévue le 3 mai 2021. Les Lichens demandent à la CCT de l’annuler pour rester crédible dans sa défense du train. Ils organiseront jeudi 29 avril, de 7h30 à midi, un petit-déjeuner-brunch en plein-air sur le parking de la gare, à côté de la maison en vente.