13 septembre 2021
Ce soir lundi, la communauté de communes du Trièves est appelée à donner son avis sur le projet. Contrairement à tous les autres sujets prévus à l’ordre du jour, aucun document préparatoire au vote n’a été communiqué aux élu-es ! Occasion pour chacun-e d’exprimer son avis, l’enquête publique sur le projet d’aménagement de la RD1075 devrait avoir lieu cet automne. Préalable obligatoire, la « mission régionale d'autorité environnementale » (MRAE) a rendu le 10 août un avis sur la prise en compte de l’environnement par le projet. Ce document légal est consultable sur mrae.developpement-durable.gouv.fr. Mais l’« étude d'impact » sur lequel il s’appuie, tout comme le projet révisé suite à la consultation de 2019, sont toujours inaccessibles au public. Si elle continue sur cette lancée, l’enquête publique s’annonce comme un beau moment de démocratie…
Mesures de bruit et pollution réalisées aux périodes creuses
L'avis de la MRAE pointe de nombreuses lacunes. Par exemple, les pollutions engendrées lors des travaux eux-mêmes (notamment l’extraction et l’acheminement de 166 000 m³ de remblai, soit 6000 camions bennes, excusez du peu) ont été oubliées. Tout comme l’impact de l'élargissement des chaussées sur les traversées d’animaux. Et le plus fort : alors que le trafic double en juillet et août, les mesures de bruit ont été faites… en octobre ! Ce qui aboutit à qualifier l'ambiance de « modérée » sur l'ensemble du parcours. Idem pour les mesures de pollution atmosphérique.
Pour le futur aussi, tout va bien. Le Département affirme que l'objectif est de « sécuriser le trajet sans augmenter sa capacité » (malgré la dizaine de voies de dépassement prévue) ! Selon lui, puisqu’il ne prévoit pas de voitures en plus, il n'y aura aucune pollution supplémentaire. La MRAE ne tique pas, et reprend en chœur : cette fluidification provoquerait même une diminution des gaz à effet de serre ! La justification du projet, elle, n'est pas interrogée. Or, le fait que les accidents aient triplé en 10 ans reste un mystère : que s'est-il passé pour que cette route devienne tout à coup dangereuse ? Et parmi toutes les solutions envisageables (faire respecter une vitesse modérée, empêcher le dépassement dans les zones dangereuses), pourquoi le Département a-t-il retenu celle qui encourage une circulation automobile débridée ?