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Des travaux sont prévus par le Département sur la RD 1075 entre le col du Fau et le col de Lus-la-croix-haute (traversée Nord-Sud du Trièves, en Isère).

Nous avons engagé des recours juridiques pour les empêcher. Nous avons beaucoup de frais et vous pouvez nous aider financièrement ! La cagnotte en ligne, c'est ici !

Et pour participer aux prochains événements, consultez l'agenda

Où en est le projet ?

Les seuls travaux qui ont eu lieu avant 2023 sont des opérations préalables (qui ont ainsi échappé à la procédure d'enquête publique).

Depuis que l'autorisation environnementale a été publiée par la Préfecture le 4 janvier 2023 pour le secteur 2 (St Michel les Portes / Roissard), le Département a tous les feux verts administratifs pour lancer le projet. Fin février, les travaux ont commencé par l'opération 223 au niveau du hameau des Granges-Thoranne :

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Des travaux ont également eu lieu sur le carrefour de la gare de Clelles. Pour cette opération, aucun inventaire des espèces n'a été effectué, et aucune autorisation environnementale n'a été demandé, car les travaux étaient censés ne toucher que le bitume. Mais on a bien vu que les bords de la route ont été impactés.

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Un recours contre la DUP a été déposé, et un autre contre l'autorisation environnementale du secteur 2. L'affaire suit son cours. Voir les actions, notamment juridiques, mises en œuvre par les opposant·es.

Quel est le projet ?

➢ Buts déclarés par le Département : sécuriser l’itinéraire, mais aussi fiabiliser le temps de parcours et développer le tourisme et l’économie. Notre analyse.

➢ 57 millions d’euros (M€) + 5 M€ de travaux anticipés déjà réalisés. Avec l’inflation les 57 millions sont estimés en septembre 2022 à 63,5 M€, et si l'on applique les +60% qu'ont coûté les travaux anticipés par rapport au budget, on arrive à plus de 100 M€

➢ Refaire 20 km sur les 32 km du parcours.

➢ 10 créneaux de dépassement, totalisant au minimum 5,6 km, et auxquels sont consacrés les 3/4 du budget

➢ sur ces créneaux, une vitesse ré-autorisée à 90 km/h.

➢ + aménagement de 21 carrefours, création de 7 passages souterrains et réparation de 3 ponts.

➢ des aménagements cyclables réduits au minimum légal, et morcelés sur le parcours.

➢ les transports en commun sont les grands absents du projet

➢ 10 ans de travaux minimum.

Que contient l’étude d’impact ?

En résumé, l'étude d'impact considère qu'il n'y aura pas d'augmentation de circulation, donc pas d'augmentation des différentes pollutions. Pour savoir ce qu'il en est vraiment lisez notre feuilleton critique.

L'étude omet donc les conséquences du trafic, et se focalise uniquement sur les destructions directes provoquées par les travaux :

Ce sont sans doute des chiffres bas, car l'étude sous-évalue systématiquement les espèces et les surfaces menacées de destruction.

Par ailleurs, alors que la route coupe de nombreux corridors écologiques, l'étude ignore l'impact de l'élargissement des voies et de l'augmentation de la vitesse sur les traversées des animaux.

Pourquoi s'opposer au projet?

Voici 15 raisons de s'opposer au projet.

Nous ne sommes pas contre des travaux de sécurisation, bien au contraire! Mais nous pensons que "sécurité" ne va pas de pair avec "fluidification".

Le Département s'est basé sur des données biaisées d'accidentologie, et le projet n'apporte pas de réponses adaptées à la situation.

La sécurité n'est qu'un prétexte, sur lequel le Département communique jusqu'à la nausée, photos et films d'accidents à l'appui. En réalité, le projet vise à fluidifier le trafic entre le nord et le sud des Alpes dans le cadre de la route européenne E712. L'objectif est toujours de décharger l'A7, comme devait le faire l'A51.

D’autres gros chantiers sont en cours : la création de l’A480-Rondeau, et sur la RD1075 le contournement de Voiron et Chirens au nord, et l’élévation de ponts, au sud dans le Buëch, pour faire passer les plus gros poids-lourds. Autant de travaux visant à faire sauter les verrous qui empêchaient de densifier le trafic. Si la DREAL PACA formule clairement cet objectif, le Département lui, le tait. Lors de la consultation de 2019, ou de l’enquête d’utilité publique en 2022, les dossiers, censés informer les habitant·es pour leur permettre de se prononcer, ne disent pas un mot sur ces autres travaux routiers. Et là, avec un trafic et une vitesse accrus, le Département prépare la recette d’insécurité garantie, avec multiplication et aggravation des accidents. Donc un prétexte pour finalement réaliser l'A51 ?

Centré sur le développement de la circulation en voiture individuelle et du fret par camions, le projet du Département contribuerait à empirer le bouleversement climatique, l’artificialisation des sols et l’éradication de la biodiversité. Il rame à l’envers par rapport aux dernières lois et engagements internationaux de la France :

• maintenir le réchauffement sous la barre des + 2°C (Accords de Paris de 2015) ;

• enrayer la déforestation d’ici 2030 (COP 26) ;

• tripler la part du vélo, faciliter les alternatives à la voiture individuelle et diminuer de 37,5 % les émissions de CO2 pour 2030 (loi Orientation des Mobilités de 2019)

• zéro artificialisation nette d’ici 2050 – obligation à laquelle toutes les collectivités locales doivent se soumettre – et une division par deux du rythme d’artificialisation dès 2030 (loi Climat et résilience de 2021). Est-ce pour cela que l’Isère se dépêche de faire ces travaux, avant qu’ils soient totalement illégaux ?

C’est à se demander : est-ce que ce sont vraiment les Lichens qui « n’ont aucun respect des institutions », comme Mme Puissat le proclame par voie de presse?

Pour aller plus loin sur nos motivations.

Et nous les Lichens, on propose quoi ?

-Ne pas faire les voies de dépassement, ainsi que les aménagements de carrefours qui favorisent d’abord la fluidité et non la sécurité.

-Mettre des limitations fréquentes, à 70km/h et à 50km/h dans les zones dangereuses et à proximité des croisements et des habitations

-Faire des pistes cyclables séparées de la chaussée. L’itinéraire cyclable doit être continu, raccordé aux gares et aux villages des communes traversées et établis en concertation avec les associations et les cyclistes locaux

-Donner la priorité à la remise en état et au développement de la ligne de train Grenoble-Gap afin qu'elle offre un service suffisant pour détourner une partie des usager·es de la route vers le rail : réouverture des gares qui ont été fermées, travaux suffisants pour supprimer tous les ralentissements qui augmentent la durée du trajet, navettes pour rabattre vers les villages alentours, correspondances en gare de Veynes, augmentation du nombre de trains, etc.

-D'une manière générale, soumettre toutes les politiques publiques locales aux objectifs de lutte contre le réchauffement climatique, l'artificialisation et l’effondrement de la biodiversité.

-> Vous voulez nous rejoindre ? Connaître les actions que nous avons déjà mises en œuvre ? C'est ici.

Un mouvement national

Nous nous inscrivons dans la Coalition nationale de la Déroute des routes, dont nous vous invitons à signer la demande de moratoire sur les projets routiers.

Notre sénateur Guillaume Gontard a relayé au Sénat cette demande de moratoire lors d'une question orale au gouvernement le 29 nov 2022. Il en a profité pour dénoncer la facilité avec laquelle on trouve de l'argent public pour la RD1075, tandis que la ligne de train Grenoble-Gap est toujours sous la menace d'une fermeture (voir la video).